Interview de Xavier Jourson, parrain d'AMOS Lyon pour cette année 2021/22

Lyon 14/01/22
Interview de Xavier Jourson, parrain d'AMOS Lyon pour cette année 2021/22

Ancien rugbyman du LOU RUGBY et aujourd’hui parrain d’AMOS Lyon pour l’année 2021-2022, Xavier Jourson se lance l’immense défi de participer au triathlon le plus extrême au monde : le Norseman Xtreme Triathlon. Entrepreneur dans l’âme, il mène de front sa préparation sportive et ses aventures entrepreneuriales avec son projet La Transition et la réalisation d’un documentaire.

Son objectif : briser les stéréotypes pesant sur la communauté noire. Le triathlon est une discipline peu pratiquée par les minorités visibles. Nos AMOSciens participeront à son projet tout au long de l’année.

 

Peux-tu nous parler de ton projet « La Transition » ?

Mon projet est né pendant la première période de confinement. Suite à la lecture d’un livre, j’ai vraiment été fasciné par un ancien avocat qui avait décidé de faire l’IronMan. Une fois le livre terminé, il m’est venu l’idée d’acheter un vélo. Je me suis pris au jeu, j’ai perdu du poids et un soir un ami m’a demandé quel était mon prochain objectif. C’est lui qui m’a parlé du Norseman et quelques jours plus tard je décidais de m’inscrire sur un coup de tête.

Le site mettait en avant « this is not for you » alors je me suis dit qu’ils étaient fous et que j’allais le faire. Je ne maîtrisais pas tous les aspects d’un triathlète, je n’avais pas conscience des distances mais je voulais le faire. Deux jours plus tard, à défaut d’écrire un livre comme tout le monde ou d’en faire une chaîne YouTube, j’ai préféré en faire un film qui documente toute ma vie depuis que je suis arrivé dans le pays et tout ce que j’ai déjà réussi à faire. Plus tard, je rencontre mon réalisateur qui me suit aujourd’hui dans cette folie. Depuis maintenant deux ans, nous sommes sur ce projet-là et le 6 août 2022 je participerai donc au Norseman en Norvège.

Tout ce projet va au-delà du triathlon, il a différentes dimensions que j’amène dans ce projet. Il y a la dimension sociétale, la communauté noire n’est pas représentée dans le triathlon, et la dimension entrepreneuriale. Je suis arrivé au Canada, je ne connaissais rien du tout et je suis parti dans la finance. Deux ans après, je me retrouve dans le domaine de l’audiovisuel et des médias et c’est une belle aventure que je me dois de raconter. Je ne pensais pas entreprendre aussi loin que ça, parfois les choses t’emmènent loin. Il a fallu que je vienne ici pour monter un projet comme ça et pour pouvoir réaliser mon rêve. J’ai toujours voulu être dans l’audiovisuel et à force de prises de risque, aujourd’hui je vois les choses fonctionner donc c’est génial.

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Pourquoi le Norseman et pas une autre course ?

J’arrivais à mes 35 ans, j’avais envie de faire le marathon de Philadelphie mais il a été annulé à cause du Covid. Parfois, tu as juste envie de te remettre en question et tu as envie de savoir ce que tu vaux. Je me suis dit que si je faisais quelque chose, je voulais sortir de ma zone de confort, je voulais faire un truc BIG ! Je sens et j’estime que j’ai du mental, mais à quel niveau ?

Je veux me créer ma propre expérience. Cette aventure c’est un truc de fou, je créé mon propre film.

 

Quel est la démarche entrepreneuriale derrière ce projet ?

La partie entrepreneuriale est un très gros volet de ce projet. Il faut des sponsors, il faut des partenaires, de la communication, une équipe. Au début j’étais tout seul, je ne connaissais personne. Il y avait aussi des grosses contraintes comme le Covid. Le plus dur, c’est de vendre quelque chose que tu n’as pas fait, tu leur vends un projet. Il y a beaucoup de professionnels qui avancent des fonds, ils croient en toi mais si je me casse la jambe demain, tout est over. J’ai passé beaucoup de temps sur la partie entrepreneuriale : le type de communication que je voulais lancer, comment je voulais apparaître, quelle image je voulais partager…

Je travaille beaucoup, je lis beaucoup, je me documente beaucoup. Il a fallu que je monte une équipe de médecins, d’entraîneurs, d’ostéopathes et de kinésithérapeutes.

 

Comment se déroule une journée dans la peau de Xavier Jourson ?

On est à 10 mois de l’évènement, j’ai eu une blessure au coccyx donc je me remets doucement. Aujourd’hui, c’est réveil à 6h30 pour m’étirer, ensuite je regarde mes mails car je travaille entre le Canada, la France et les États-Unis. J’ai une réunion à 11h sur un autre projet, je m’entraîne ensuite jusqu’à midi. Plus tard à 17h, j’anime un congrès pour un partenaire qui est une grande entreprise de communication et marketing. J’ai mon deuxième entraînement de la journée de 19h à 20h et quand je rentre je mange et je retourne travailler sur ma campagne de financement. Chaque jour, j’écris mon journal de bord pour raconter mes expériences enrichissantes. On n’y pense pas mais il faut aussi prendre en compte les petites tâches du quotidien : les lessives, les repas, le ménage… Ce projet documentaire m’en a apporté 14 autres : bande dessiné, chronique TV, séminaires, conférences, animation…

Cela ne me rapporte pas des centaines ou des millions mais j’aime ce que je fais !

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Quels sont tes projets une fois que le Norseman sera terminé ?

Je vais commencer par prendre un petit mois de congés. Je trouve ça extrêmement dur de rester concentré 3 ans. C’est différent de rester concentré pour une échéance proche : un match de rugby ou des examens. Depuis 3 ans, je suis concentré sur tous les volets, mes entraînements, mes interviews, mes conférences avec la télé, la radio et devant la caméra.

Ensuite, l’objectif sera une grosse partie promotion pour le documentaire. On va tout faire pour que le documentaire soit un big succès et que cela impacte beaucoup de gens. J’espère qu’on va enchaîner les émissions de télé et de radio. Je préfère avoir 10 followers sur Instagram mais que mon film soit vu dans 12 pays. Plus tard, c’est le volet entrepreneurial que je souhaite développer. J’ai envie de continuer à produire et à raconter des histoires.

Avant de refaire un défi, il faut que je vois comment se sent mon corps à la fin de tout ça. Une fois que ce sera terminé, je devrai retrouver une vie normale. Ce sont des questions que je ne me suis pas encore posé. Je vais continuer de créer une communauté impactante.

 

Pourquoi avoir voulu devenir le parrain AMOS de la promotion 2021/2022 ?

Depuis qu’AMOS s’est créé, j’ai toujours voulu intégrer l’école. Pour commencer AMOS c’est ce qu’il y a de mieux en Europe sur la partie programme, sur l’image véhiculée, sur le type d’études et les intervenants. Je soutiens vraiment le programme avec toute son homogénéité. J’aime le côté théorique et pratique, c’est vraiment une école que j’estime. J’ai été approché par d’autres écoles, mais je voulais vraiment aller à Lyon, à AMOS. J’ai un ami à Montréal qui est un ancien AMOSciens, qui a gardé des liens avec AMOS Lyon donc je lui ai envoyé mon projet. Nous avons beaucoup échangé avec l’équipe qui m’a ensuite proposé de devenir le parrain de la promotion 2021/22.

Quand j’ai appris que le lieu de la conférence était le Groupama Stadium, j’ai directement appeler mon équipe de tournage. Si j’ai du temps à donner, et une école avec qui collaborer, c’est AMOS Lyon !

 

Qu’attends-tu des AMOSciens pendant ce partenaria avec les projets tuteurés ?

Les étudiants de nos jours sont super connectés sur la partie marketing, communication, réseaux sociaux, entertainement. Un des points très importants est d’avoir une vision francophone, car en étant en Amérique du Nord, je veux toucher les anglophones mais aussi les francophones. Sur une campagne de financement et de communication, j’ai besoin d’avoir la vision de jeunes francophones. J’attends beaucoup de la partie ouverture. En Amérique, tu peux te permettre plus de choses, en France c’est un peu plus corporate. Les projets proposés sont intéressants pour eux comme pour moi.

 

Qu’est-ce que tu souhaites apporter comme connaissances, expériences aux étudiants ?

J’ai été à leur place il y a quelques années, je connais leurs réalités. La personne que tu veux être, tu peux l’être. Je n’ai qu’une Licence mais j’étais déterminé à être l’homme que je voulais être. C’est vraiment le message que je veux faire passer. Le côté « is possible ». Je veux que les étudiants puissent s’appuyer sur mon expérience, mes inside, mes problématiques.

Où est-ce que tu te vois dans 3/5 ans ?

Dans 3 ans, j’aimerais bien être un véritable entrepreneur accompli. Combien de personnes j’aurai impacté ? Combien de personne j’aurai mobilisé ? Combien de personnes j’aurai réussi à toucher ? Je ne sais pas comment je serai dans 5 ans, je rêve du Forbes ! Dans 5 ans, mon rêve c’est d’habiter en Californie. J’aimerais entreprendre aux Etats-Unis car c’est là qu’en entertainment, il se passe les choses les plus incroyables.

 

Est-ce que tu as un mantra personnel que tu as envie de partager ?

J’en ai un ! Vouloir versus faire. Beaucoup veulent, très peu font. Je voulais faire pleins de choses mais je n’avais pas la faculté ou les épaules assez larges pour le faire. C’est ça qui me guide.

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Un diplôme de niveau bac+5 est courant pour ce type de métier. Un bachelor associé à un master ou un Programme en 5 ans permet de développer des compétences diverses. En effet, en plus d’élargir ses connaissances sur le marché du sport, les étudiants se spécialisent dans le management, la communication et le marketing du sport.

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